Le traité constitutionnel luttera-t-il contre les délocalisations ?
Non... mais oui.
Rien ne peut empêcher une délocalisation. Après tout, les gens (et les patrons sont aussi des gens) ont le droit de se déplacer, devraient avoir le droit de s'installer là où ils pensent pouvoir s'épanouir. Nous le demandons pour les sans-papiers, pourquoi ne pas accorder aussi ce droit aussi aux patrons ? Aucune loi, aucune constitution ne peut empêcher de manière durable les délocalisations (et, d'ailleurs, serait-ce souhaitable ?). Mais, par contre, elles peuvent en limiter les effets (en imposant des reclassements qui permettent réellement aux salariés licenciés de retrouver du boulot et des revenus décents; en prenant en référence les résultats d'un groupe au niveau mondial pour établir des critères de licenciements.... mais, là, nous manquons manifestement d'une construction planétaire).
Mais, le traité constitutionnel peut limiter les délocalisations au sein de l'Union. Comment ?
L'article I-3 dit: "L'Union offre à ses citoyens (...) un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée." Cet article interdit donc le dumping social intra-communautaire: quelle avancée ! Les délocalisations seront de facto limitées puisque les délocalisateurs devront aller plus loin. La question est donc: quand élargissons nous les frontières de l'Union aussi loin que possible ?
Note: imaginons un lieu imaginaire. Le Botswatica par exemple (nom déjà utilisé en 1998, pour ceux qui se souviennent). Bon, je suis donc un travailleur au Botswatica. Et, là, une société décide d'installer une activité à côté de chez moi. Je vais pouvoir enfin bosser... et je me dis que, quand même c'est sympa que le travail se trouve partagé à l'échelle mondiale. 1er avril ? A vous de décider...